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A propos de l'errance animale

Dernière mise à jour : 4 avr.

Ce rapport, datant de 2017, apportait déjà un éclairage des plus intéressants sur la situation des chats errants, certes au niveau des nuisances diverses qui en découlent mais il démontre surtout que si cette population féline bénéficie de la stérilisation, cette dernière débouche sur des aspects positifs, pour peu que cette population de chats libres soit gérée durablement. Et sur ce dernier point, la balle est dans le camp des maires qui se doivent de soutenir les associations engagées dans cette démarche, y compris sur des aspects purement logistiques car les chats errants ont envahi bien malgré eux nos communes.


L’errance des chats en France est un phénomène de grande ampleur. Ainsi que l’avait souligné la sénatrice Marie-France de Rose dans sa question au Sénat dès 2017, le nombre de chats errants à l'époque était estimé à 11 millions, soit presque autant que les chats en famille, soit environ 13,48 millions en 2016.

L’augmentation du nombre de chats au sein des foyers français était déjà de 6,3 % en seulement deux ans. 29,7 % des familles en détiendraient au moins un. Cependant, dans le même temps, le nombre d’abandons a lui aussi augmenté et reste exponentiel d'année en année. Les refuges explosent littéralement avec l’arrivée de dizaines de milliers de chats et chatons. La période estivale est particulièrement compliquée, avec un afflux de chatons lié à la saison des naissances entre avril et juin.


POURQUOI LE NOMBRE DE CHATS ERRANTS NE CESSE DE CROÎTRE ?

Partout en France, on constate une augmentation du nombre de chats errants ou abandonnés. S’il n’existe à ce jour aucune étude évaluant précisément la population de chats errants, on estimait en 2016 leur nombre à 11 millions, soit presque autant que le nombre de chats ayant un foyer. Les chats appartiennent à une espèce prolifique. Dès l’âge de 6 à 9 mois, les femelles peuvent avoir au moins deux portées par an, avec une moyenne de 2,8 chatons à chaque fois dont la moitié sont des femelles. Cela signifie qu’après seulement 7 ans, et un taux de mortalité des chatons de 15 %, la descendance d’une seule femelle et de ses filles est théoriquement de plus de 10 000 chatons !


LES PROBLÈMES POSÉS PAR LES CHATS ERRANTS

Les chats errants posent de multiples problèmes à différents niveaux. L’ensemble de ces aspects est à prendre en considération afin de parvenir à un équilibre salutaire. Les conséquences sanitaires Les conséquences sanitaires d’une population non contrôlée de chats sont multiples. Les chats errants sont un foyer d’agents pathogènes. Ils participent à la propagation de maladies graves telles que celles de type FIV, leucose et coryza qui peuvent aussi contaminer les félins ayant un foyer, et d’autant plus si ces derniers ne sont pas stérilisés, ainsi que les espèces sauvages qui y sont sensibles. Mais les chats sont aussi porteurs de zoonoses, transmissibles donc à l’humain. Et notamment :

Liées à des morsures ou à des griffures : rage, maladie des griffes du chat, pasteurellose Liées à la cohabitation : vers intestinaux, échinococcose, toxocarose, toxoplasmose, certains coryzas, maladies cutanées (teignes, gale, ankylostome…), etc.

Il est important de noter également que les chats ayant un propriétaire ne sont que peu suivis. En 2012, 45,4 % des chats n’avaient pas vu de vétérinaire au cours de la dernière année (FACCO, 2012). En 2016, on estimait que seulement 46 % des chats étaient identifiés en France alors que c’est une obligation légale depuis 2012. Or 24 % des personnes interrogées lors de l’enquête avaient déjà perdu leur animal, et seulement 59 % des animaux non identifiés sont retrouvés… (TNS SOFRES, 2016).

Au-delà des abandons, des individus égarés, non identifiés et non stérilisés, rejoignent donc les populations errantes…

Parmi les nuisances il y a celle faites aux riverains

Pour les riverains des colonies de chats qui ne sont pas gérées, et quelle que soit leur affinité pour eux, leur présence peut être source de nuisances, étroitement liées au comportement de reproduction. Il s’agit principalement du marquage urinaire qui génère des odeurs très fortes, mais aussi des miaulements et des bagarres qui surviennent principalement la nuit. Une autre conséquence de la présence de chats affamés en grand nombre, est qu’ils éventrent et dispersent les poubelles, sans compter les blessures qui peuvent être occasionnées....


Nuisances pour notre biodiversité

L’impact sur la biodiversité L’impact de la prédation des chats sur la biodiversité est loin d’être négligeable. Ils auraient déjà contribué à la disparition de 33 espèces d’oiseaux dans le monde. Sur les îles où ils ont été introduits, ils sont responsables de l’extinction d’au moins 14 % des espèces d’oiseaux, mammifères et reptiles, et on considère qu’ils sont la principale menace pour 8 % des espèces de ces mêmes genres en danger critique d’extinction...


LES ASPECTS POSITIFS D’UNE POPULATION DE CHATS LIBRES GÉRÉE DURABLEMENT Les colonies de chats libres ont malgré tout des impacts positifs lorsqu’elles bénéficient d’une politique de gestion adaptée. Les chats libres sont notamment fortement créateurs de liens avec et entre les humains, mais aussi une motivation quotidienne pour de nombreuses personnes isolées qui les prennent en charge. Les rituels de nourrissage sont particulièrement importants et leur permettent de rester connectés avec l’extérieur, les obligent à sortir et leur offrent l’occasion de communiquer avec les riverains, ce qui constitue parfois leur seul contact avec autrui. Notons également qu’une petite colonie de chats libres, identifiée, stérilisée, nourrie et disposant d’un abri, est un auxiliaire de choix permettant d’éviter le recours aux pesticides. En 2017, dans la Somme, un maraîcher bio a recueilli cinq chats errants qui n’étaient pas adoptables auprès d’un refuge, pour se débarrasser des taupes et des souris qui avaient envahi ses 1500 m2 de culture.


UNE SEULE STRATÉGIE EFFICACE : LA STÉRILISATION OBLIGATOIRE DE TOUS LES CHATS

À travers le monde, différentes stratégies ont déjà été tentées pour juguler l’errance des chats et ses conséquences. Il a été notamment montré qu’une extraction totale des chats errants provoque l’effet inverse de celui désiré, avec une explosion démographique dans les mois qui suivent. De même, le mode de stérilisation, par castration ou vasectomie/hystérectomie, est à considérer pour ne pas être contreproductif.


Lire le rapport dans son intégralité


Merci à Sylvie Barwick pour ces informations









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